Jay Lou fait ses premiers pas dans la musique en écoutant son père jouer de l'orgue. Cet instrument est très présent dans la famille car son père s'en est servi pour composer des cantiques religieux devenus des standards, et aussi l'hymne de la réunification du pays.

Originaire du Cameroun, Jay Lou s'intéresse aussi bien aux rythmes africains qu'aux musiques à la mode venant de l'occident. Il donne alors son premier concert à 14 ans en tant qu'organiste de son collège, et tous les dimanches, à l'église, il joue du gospel aux balafons. Plus tard, par le biais de ses frères aînés jazzmen, il découvre Duke Ellington, Charlie Parker, mais surtout Wes Montgomery dont le swing et la dextérité amèneront le jeune Jay à adopter son nouvel instrument : la guitare. C'est ainsi qu'on le retrouve vers 17 ans dans des jam sessions aux cotés de nombreux virtuoses, notamment Manu Dibango. Il se fera connaître par la suite comme leader de plusieurs groupes scolaires, universitaires et cabarets, de Yaoundé à Paris, via Dakar où il aura dirigé l'inoubliable Oyenga.

L'association des guitaristes de Paris dont il fait partie, donne un spectacle un soir de l'année 1992. Jay Lou y passe et joue une de ses compositions. A la fin du spectacle, Luther Allison lui dit son souhait de chanter cette composition. Tête d'affiche des éditions du festival international jazz sous les manguiers de Yaoundé, compositeur arrangeur, Jay Lou a longtemps travaillé pour plusieurs artistes, parmi lesquels le célèbre pygmée Donny Elwood (artiste de l'année 1996 au Cameroun, plusieurs nominations aux Coras, prix de la francophonie...) ainsi que le groupe Macase (découverte RFI 2001).

Après Prélude (1997) et Remember JL Ava Ava (1998), il revient sur le devant de la scène avec Spellings, album de 12 titres à travers lequel il poursuit sa quête: ouvrir, explorer et partager son goût pour la mélodie. Son oeuvre regroupe aussi bien des compositions personnelles, que des reprises de standards africains, en hommage à ses illustres aînés. Il a fait appel à de sublimes voix féminines et masculines dans les titres chantés. Dans les plages instrumentales, le poly-instrumentiste y distille des arpèges et des solos au fil des compositions, dans un style singulier.

Jay Lou veut raconter son histoire, celle de sa famille, celle de son pays, celle de son continent et celle des hommes, sans dire un seul mot. La musique instrumentale est le moyen le plus sûr pour tout dire. Ses mots, il les garde pour sa guitare à qui il ne cesse de parler pendant les spectacles.

Générosité, ambiance d'exploration musicale et de novation sont les sensations projetées par Jay Lou dans Spellings.